vendredi 22 avril 2016

Malala n'est plus....

 
 
 
C'est avec regret que je viens d'apprendre que Michelle ANDRIAMANAMIHAJA, créatrice de l'entreprise mondialement connue "Malala orchidées", nous a quitté le 6 avril dernier.
 
Michelle était mon amie, nous nous connaissions depuis seulement une dizaine d'années, mais j'éprouvais pour elle une grande tendresse, mais également une grande reconnaissance pour de ce qu'elle a fait depuis des années en faveur des orchidées de Madagascar.
Bien entendu ces orchidées elle les vendait, mais en prenant la peine de venir de temps à autre les vendre en Europe, malgré les difficultés administratives et financières auxquelles elles devait parfois se heurter, elle a permis à de petits collectionneurs comme moi d'avoir accès au Graal, aux orchidées malgaches qu'on ne voit que dans les livres et qui nous font tant rêver. C'est d'ailleurs lors d'une de ses venues en Europe que nous nous sommes rencontrés pour la première fois et tout de suite le courant est passé, nous avions tant de sujets de discussions en commun, autant sur les orchidées que sur Madagascar en général.
 
Consciente de la richesse et de la grande diversité des orchidées de son île, Michelle accueillait autant qu'elle le pouvait les spécialistes de toutes nationalités en voyage à Madagascar et parfois, sous ces ombrières, certains découvraient une nouveauté non encore décrite.
Bon nombres de nouvelles espèces ont ainsi pu être découvertes grâce à elle.
Lors de mon dernier voyage en 2011 à Madagascar, Michelle et son mari Raoul nous avaient d'ailleurs accueilli chez eux afin que mes compères orchidophiles qui voyageaient avec moi puissent découvrir sa collection et y voir en fleur des orchidées que nous n'avions pas pu voir lors de notre périple de pourtant trois semaines sur les hauts plateaux. Cela s'était fait le dernier jour de notre séjour, comme une sorte d'apothéose à notre voyage....
 
Ses installations de culture étaient "simples", mais nul besoin de serres à Madagascar, il faut simplement protéger les orchidées du soleil brûlant et du vent parfois violent. De simples ombrières en bois suffisent à faire pousser et fleurir des merveilles!!
 

 
 
 



 
 
Mais Michelle était bien fatiguée ces dernières années.
Fatiguée de voir ce que son île chérie devenait, de voir ce que les Hommes lui faisaient subir et peut-être tout simplement fatiguée d'une vie bien chargée, de ses nombreuses années de travail en France et de sa retraite bien méritée sur son île où elle et Raoul avaient fait le choix de retourner pour terminer leur vie dans des conditions bien plus dures que ce qu'ils avaient connu en France pendant des années.
En septembre dernier c'est Raoul qui s'éteignait et depuis la fatigue de Michelle n'est allée qu'en s'accentuant, jusqu'à ce 6 avril dernier où elle nous a quitté.
 
Repose en paix Michelle maintenant que tu as retrouvé Raoul et un grand merci pour tout ce que tu as fait pour la cause des orchidées malgaches, pour la cause malgache tout court...tu vas me manquer!!!!
 
 

mardi 12 avril 2016

Préparation de milieu de repiquage

Ne disposant pas chez moi de tout le matériel que l'on a dans notre labo, j'ai dû trouver une solution pour pouvoir me préparer des milieux de repiquage sans que cela ne soit trop contraignant.

J'ai essayé la technique du micro onde, sans succès...les 3 flacons ont été contaminés dans la semaine suivante.
J'ai stérilisé des flacons avec le milieu dans une cocotte, mais ne disposant pas d'une grande cocotte pression, je devais me contenter de les faire par 3 au maximum, sachant que ça devait chauffer pendant 30 minutes, puis que je devais laisser la pression retomber sans ouvrir la vanne, la cocotte placée sous la hotte.
Ca a bien fonctionné, aucun flacon de contaminé plus de deux semaines après les avoir préparés, mais cette technique est périlleuse car le risque de déformer les flacons est très grand et surtout c'est trop long...j'ai donc adapté une des techniques qu'on utilise au labo!!

Tout d'abord j'ai stérilisé des pots en verre vide dans la cocotte pendant 30 minutes, puis j'ai préparé 1 litres de milieu dans une casserole.

 
Puis, sous la hotte j'ai réparti ce litre de milieu dans les 4 pots préalablement stérilisés.
 
 
 
J'ai ensuite placé ces 4 pots dans la cocotte pour 30mn de stérilisation.
 
 
 
Il ne me restait plus ensuite qu'à couler le milieu dans les flacons, toujours sous la hotte.
 
 
 
Et voilà le résultat.
 
 

Certains pourraient s'étonner que je ne stérilise pas les flacons, mais ces flacons sont "fabriqués" et emballés à chaud, il n'y a que d'infimes risques qu'ils soient contaminés et depuis le temps que l'on procède ainsi, on n'a eu que très très peu de contaminations, vraiment négligeables comparées au gain de temps!!

dimanche 10 avril 2016

Angraecum ankeranense H. Perr. (1938)








Origine géographique:

Région centre de Madagascar, epiphyte, à une altitude de 700 - 2000m .

  

Culture :
 
Cet Angraecum sera beaucoup mieux cultivé monté sur un support du fait de son port pendant. Cela permettra en outre à son long éperon de bien pouvoir se développer.
Un arrosage régulier en période chaude, plus espacé en hiver, avec un peu de mousse naturelle ou de sphaigne recouvrant ses racines.
Tempéré à chaud, bon mouvement d'air et lumière moyenne à basse.
 
 
Cet Angraecum est souvent confondu avec A.bicallosum, mais je suis persuadé, du fait de la rareté d'A.bicallosum, que la plupart des plantes présentes en collection, si ce n'est la totalité d'entres elles, sont en fait des Angraecum ankeranense!!
Angraecum bicallosum n'est représenté dans les herbiers que par une seule et unique fleur, aucune plante n'ayant été collectée, ce qui rend plus qu'hypothétique le fait de le trouver en culture et vraisemblablement dans la nature.


TROPICOS
The Plant List
MNHN
KEW
IOSPE













samedi 9 avril 2016

Jour 12: en direction de chez Germain

La journée précédente n'ayant pas été trop dure, c'est dés l'aube que je me réveille, ce qui me permet de photographier notre campement encore endormi.
 

 


 
Nous sommes attendus chez Germains pour le déjeuner, donc c'est encore une fois de très bonne heure que nous reprenons la route.
 
La forêt recèle de cours d'eau, courant le long des pentes raides ou formant de petites retenus au fond des vallons.
 

 
Les orchidées sont comme toujours au rendez-vous, mais la faune locale n'est pas en reste non plus et nous croisons à nouveau un boa endormi au creux d'un tronc, ainsi que quelques caméléons ou des araignées magnifiques et d'une taille impressionnante.
  
 Angraecum curnowianum


 Boa madagascariensis
 

 
A nouveau nous prenons du retard sur l'horaire prévu, mais non seulement encore une fois la distance à parcourir a été appréciée "à la malgache", mais surtout les orchidées se succèdent, les unes plus belles que les autres.

Aeranthes adenopoda et Angraecum sp.
 
Oeonia volucris
 
Au bout de quelques heures de marche, nous retrouvons la savane. Il y a moins de raisons de s'arrêter, les orchidées se faisant plus rares, nous pouvons donc accélérer le pas mais le ciel se couvre et la pluie se mêle à la partie ce qui n'arrange pas nos affaires.
 

 
Une dernière petite pause, le temps de photographier toute notre petite équipe et nous arrivons chez Germain avec 3 bonnes heures de retard sur l'horaire prévu.
 

Les écrevisses promises au déjeuner sont là, un peu maigres en raison de la saison des pluies qui a commencé tard cette année, mais délicieuses à souhait.
 
 
Déjà, nous repartons pour une demi-heure de marche au travers des rizières en contrebas afin de retrouver les véhicules et les chauffeurs que nous avions laissés à l’école 4 jours plus tôt. C’est le moment de lui remettre à Germain ainsi qu’à ses collaborateurs les 4 lampes solaires promises par le groupe SFO ainsi que des fournitures scolaires (cahiers, crayons, équerres, règles, rapporteurs…..) qui seront bien utiles car ici nous sommes loin de toute grande ville, donc ce genre de matériel est plus que rare.

Il ne nous reste plus qu'à reprendre la route pour finalement rejoindre à la nuit tombée un hôtel à Fianarantsoa, perché  dans le centre historique de la ville.
Un vrai lit...j'avais l'impression que cela faisait des semaines que je n'en avais plus vu....
 


samedi 2 avril 2016

Jour 11: sur le chemin du retour

Comme chaque jour nous nous réveillons aux premières lueurs, encore fourbus des efforts consentis la veille.
Nous distinguons enfin ce village où nous avons dormi mais que, en arrivant de nuit, nous n'avions au final pas eu le temps de découvrir



Le petit déjeuner avalé, finalement tout le monde est à nouveau en forme pour reprendre la route et c'est tels des chamois nous retournons vers les crêtes à un bon train, laissant derrière nous cette vallée où la plupart des habitants s'affèrent déjà aux travaux des champs, donnant aux villages des allures de villages abandonnés.





Au fond d'une petite vallée nous découvrons une large rivière qu'il nous faut à nouveau traverser, mais dont le cours tranquille va attirer les plus téméraires d'entre nous, pas fâché de trouver enfin un endroit où se laver et où se rafraîchir.
J'en profite pour m'y baigner complètement car nous avons beau n'être encore qu'au milieu de la matinée, la chaleur et l'humidité sont déjà au rendez-vous.
 
Pendant ce temps les porteurs ont continué la route, prenant un peu d'avance pour nous dénicher un carburant local qui, selon leurs propres dires, va nous aider à marcher un peu plus vite!!
C'est en fait un rhum local fait à base de canne à sucre et de macération d'écorce d'arbre.
N'étant pas vraiment persuadé que cette boisson aura sur nous les effets escomptés, nous nous en tenons à un verre promettant d'y revenir dans la soirée.



Encore une fois, dés que nous quittons les zones habitées et cultivées, nous retrouvons notre petit cortège d'orchidées.



Polystachia tsinjoarivensis et Calanthe sylvatica

A défaut de reptile, c'est cette fois un beau batracien qui croise notre chemin.


Au final cette journée de marche sera assez courte et c'est dans l'après-midi que nous arrivons à notre troisième camp, ce qui nous permet de nous relaxer un peu, certains en dormant, d'autres comme moi en allant me baigner dans une rivière toute proche.
 
C'est à nouveau à proximité d'une habitation isolée que nous avons décidé d'installer notre campement, seule façon de trouver un terrain dégagé et à peu près plat.
L'apéro est pris cette fois alors qu'il fait encore jour et nous nous rappelons au bon souvenir du rhum acheté plus tôt dans la matinée, ce qui nous a permis de passer une bonne soirée tous ensemble pour une fois, profitant d'un temps relativement sec.
Pas contre, à force de partager notre culture musicale avec les locaux, c'est à la nuit que nous finissons par manger, en étant obligés d'éclairer nos assiettes avec nos lampes frontales, ce qui a pour conséquences d'y inviter toutes sortes d'insectes volants qui pour certains finissent mélangés à notre repas...nous ne sommes plus à ça près!!
Nous terminons la soirée autours d'un bon feu de bois, accompagnés par certains de nos hôtes et par notre petite équipe de locaux. Les chants et le rhum nous aideront à bien dormir ce soir!!

Ambondrombe 34