samedi 31 décembre 2016

Jour 15: 2ème jour dans l'Anjozorobe

Au lever du jour je suis surpris par des cris venant de la forêt, située juste en face de mon bungalow.
En fait il s'agit de lémuriens indri dont les groupes s'invectivent d'une vallée à l'autre.



Nous profitons de cette dernière journée et nos yeux fouillent le moindre recoin à la recherche d'orchidées.
Au fil de notre randonnée, nous traversons des forêts primaires humides mais également d'autres plus sèches, mais à chaque fois nous y trouvons des orchidées en fleur.



Aeranthes nidus



Angraecum clavigerum


Ici la forêt ne souffre plus trop des incendies si dévastateurs que nous avons pu rencontrer lors de notre séjour.


Car même si quelques fonds de vallée ont été transformés en rizières suite à l'implantation de petits villages, la culture est raisonnée et ici tout le monde est aujourd'hui conscient du rôle de cette réserve et de l'intérêt de sa préservation.




Angraecum dryadum et Polystachia bicolor



Oeonia rosea et Polystachia mautiiana
 
La journée se termine, le séjour aussi car nous quittons notre dernière forêt primaire. En revenant au lodge, nous croisons un dernier petit caméléon tapis dans l'herbe.
 



vendredi 2 décembre 2016

Jour 14: la réserve d'Anjozorobe

La fin de notre séjour est proche, mais il nous reste néanmoins encore à passer deux journées dans la Réserve d’Anjozorobe, située à une centaine de kilomètres au nord est de la capitale. Cette réserve, d'environ 10 000 hectares, représente les derniers vestiges des forêts naturelles des hautes terres malgaches entre la savane et la forêt dense humide de l’Est. Depuis 1998, l’ONG Fanamby gère, avec un agrément ministériel, les 40% relictuels de la superficie initiale de cette forêt.



Après de nombreuses nuits passées sous la tente, c'est cette fois un magnifique lodge qui nous attend, le Mananara lodge.
 
 


Nous logeons dans des bungalows individuels, formés d'une partie en dur comportant les sanitaires sur laquelle se rattache une toile de tente pour former la chambre à coucher.

La propriétaire de ce lodge, soucieuse des questions touchant à l'environnement, à mis en place quelques mesures dans ce sens.
L'eau chaude est fournie chaque soir à heure fixe, pour chaque bungalow, grâce à des chauffes eau individuels placés à l'extérieur et alimentés par des feux de bois, quand à l'électricité elle est fournie par un groupe électrogène et n'est disponible que quelques heures par jour dans des plages définies à l'avance.

Dans l'après-midi nous partons pour une courte balade dans les alentours nous partons à la chasse aux orchidées et si certaines nous attendaient tout près du lodge , c'est dans la forêt toute proche que nous ferons le plus de découvertes.
 
Disa buchenaviana et Cynorkis madagascarica

Le lodge est situé à flanc d'une colline, au pied de laquelle se trouve une zone marécageuse où foisonne une plante très odorante de la famille du gingembre.
 
Dès cette zone humide passée, nous pénétrons rapidement dans la forêt primaire et nous ne tardons pas à y trouver les premières orchidées en fleurs.

Angraecum sp.

 

Angraecum vesiculiferum et Bulbophyllum alexandrae

Mais également plusieurs animaux typiques de ces forêts.

 
 
 
 
 
 
 
La nuit est proche et nous terminons notre boucle qui nous ramènera au lodge, mais avant cela nous tombons sur un magnifique étang naturel autours duquel foisonnent les touffes de papyrus.
 

 
Après un bon repas, nous nous dirigeons chacun dans notre bungalow pour une nuit bien méritée avant notre grande randonnée du lendemain qui nous fera pénétrer un peu plus profondément dans la réserve.

dimanche 13 novembre 2016

Tests d'utilisation d'eau de coco dans les milieux de culture in vitro

J'utilise souvent comme milieu de culture pour mes orchidées Orchimax ou P668, auxquels j'ajoute différents ingrédients, comme par exemple l'eau de coco
L'eau de coco est riche en potassium, en minéraux variés et en anti oxidants, mais ce qui nous intéresse le plus c'est que c'est que c'est riche en cytokinine, une hormone essentielle au bon développement des plantes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cytokinine

J'ai préparé trois différents milieux, en tous points identiques sauf en ce qui concerne l'eau de coco.
Un premier avec 3% d'eau de coco par rapport au volume total, un deuxième avec 7% et enfin un dernier avec 11%.

Dans chaque milieu j'ai également ajouté de l'auxine, sous forme NAA ou IBA , une autre hormone essentielle au bon développement des plantes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Auxine

J'ai décidé de faire mon test avec des plantules d'Angraecum magdalenae.



J'ai donc repiqué des plantules dans 2 flacons pour chaque milieu, auxquels je donnerai les mêmes conditions de culture, à savoir luminosité et température, et je verrai au fil des semaines/mois, si il y a des différences.




J'essayerai, à chaque fois que cela sera significatif, de poster à la suite de ce sujet des photos montrant l'évolution des plantules.

Afin de vérifier que l'eau de coco en briquette est aussi efficace que l'eau de coco "fraîche", j'ai préparé un 4ème milieu, équivalent au 3ème au niveau %, mais avec de l'eau de coco "fraîche" provenant de coco vertes.
J'y ai replanté les mêmes plantules d'A.magdalenae ce qui me permettra de faire une comparaison objective.


Afin de pouvoir utiliser le surplus quand j'en aurai besoin, je l'ai congelé dans un bac à glaçons, chaque glaçon étant fait de 15ml d'eau de coco.

samedi 10 septembre 2016

Quelques exemples parmi mes semis in vitro


Deux de mes derniers semis, datant de juin dernier.
Angraecum dollii et Aerangis arachnopus, la variété très rose



Quelques flacons que je ne vais pas trader à repiquer, avec des milliers de plantules à l'intérieur...

Angraecum arachnites


Angraecum scottianum


Et quelques flacons avec des plantules quasiment de taille à être sorties

Angraecum mahavavense


Aerangis mystacidii


Aerangis punctata


Et une rareté, Oeonia volucris

lundi 20 juin 2016

Comment semer des graines d'orchidées avec la technique dite "à la seringue" ?

Rendons à César ce qui appartient à César, ce tutoriel a été réalisé à ma demande par Laurent Minet, car je dois l'avouer j'ai toujours semé d'une seule et unique façon et je voulais tester cette technique très efficace du semis à la seringue!!
 
 Matériel :
10 seringues de 10 ml avec embout luer-lock
10 aiguilles de seringues de gros calibre ( 18-14 G). il est judicieux de détruire le biseau de la pointe de l’aiguille, qui ne sert à rien ici sauf à se blesser en la manipulant. Un coup de pierre à aiguiser ou de papier de verre fera l’affaire. Éviter une pince coupante qui risque d’écraser la pointe de l’aiguille et de la refermer.
Coton (ouate à démaquiller par exemple)
Pincettes fines
Solution désinfectante (0.5% NaDCC par ex) avec détergent (Tween )
Eau stérile avec détergent (Tween)
Vaporisateur avec désinfectant (hypochlorite, peroxyde, alcool, …)
 
Méthode :
1°) numéroter les seringues (étiquettes autocollantes + papier collant)
 
2°) rouler entre les doigts une petite boulette de coton. Ni trop, ni trop peu. Trop, le coton serait trop tassé dans l’embout d’aiguille, et l’eau passerait mal. Trop peu, les graines iraient se fourrer entre les fibres du coton mal tassé et resteraient bloquées. Enfoncer la boulette dans l’embout d’aiguille, replacer l’aiguille sur la seringue en bloquant le raccord luer lock. Le tout AVEC le « capuchon » sur l’aiguille. Moins on la manipule, plus elle reste propre.
 
      
 
 
 
 
 
 
3°) les 10 (ou moins) seringues étant prêtes, faire une liste de correspondance « lot de graines – numéro de seringue ». Noter également le nombre de flacons de semis qu’on compte faire avec chaque lot, ça servira plus tard pour préparer les flacons avant le semis, et pour savoir combien de ml d’eau stérile aspirer dans chaque seringue pour préparer la suspension de graines à semer

 
 

 
 
4°) les semences sont mises à tremper depuis quelques minutes (jusqu’à une semaine, si gardé au frigo) dans quelques (maxi 10) ml d’eau distillée (pas besoin d’eau stérile à ce stade), un tube par lot. On peut se passer de cette étape, et transférer directement les graines sèches du paquet à la seringue, mais ça va un peu moins bien.


 
 
5°) préparer dans deux récipients stériles, la solution désinfectante (Cl sur la photo) et l’eau stérile, en n’oubliant pas d’ajouter au dernier moment un peu du détergent de son choix. Sans détergent, ça va vraiment moins bien.


 
6°) retirer le piston de la première seringue, ainsi que le capuchon de son aiguille, verser le contenu du tube (eau + semences) dans le corps de la seringue, replacer le piston. Ejecter le liquide contenant les graines, dans un récipient « poubelle », les graines resteront coincées par la boulette de coton.
 
 
 
 
 
 
7°) Aspirer quelques ml, selon le volume de graines à stériliser, de la solution de stérilisation, à travers l’aiguille et le coton. La solution en passant par le coton et l’aiguille, va tout stériliser, y compris les graines qui repassent dans le corps de la seringue.  Ça peut etre assez difficile, le coton bien tassé ralentit fortement le passage des liquides. Un ou deux ml de solution sont souvent suffisants pour une petite quantité de graines de toute manière.Procéder de même avec toutes les seringues de la série. Noter l’heure-minute correspondant au remplissage/stérilisation de la dernière seringue. Laisser les seringues à l’horizontale, pendant un temps variable selon le type de graines, la solution de stérilisation utilisée, la quantité de graines, leur état sanitaire, etc… J’utilise souvent entre 15 et 25 minutes, avec le NaDCC à 0.5%.

 
 

 
8°) pendant que la stérilisation se déroule, noter le nom des croisements à semer, en commençant par le dernier de la liste de 10 (ou moins), de manière à ce qu’en empilant les flacons, le premier à semer (le N°1 de la liste) se trouve au dessus de la pile. Ne pas oublier d’agiter les seringues 2- 3 fois pendant la période de stérilisation. NE PLUS toucher les aiguilles, qui vont devoir tremper dans l’eau stérile plus tard, il ne faut pas contaminer le récipient d’eau stérile. Par précaution, vaporiser une solution antiseptique sur les seringues, et surtout sur les aiguilles.
 
9°) une fois le temps de stérilisation écoulé, éjecter le liquide de la première seringue dans le récipient « poubelle ». En fonction du tassement du coton, de la finesse et de la quantité de graines, ça peut être très rapide, ou vous valoir une belle tendinite au pouce après la cinquantième seringue. L’expérience fera que vous pourrez juger de la quantité de coton à utiliser, et donc de son tassement.
 
 
 
 
10°) aspirer de l’eau stérile dans la seringue. Le volume dépend de la quantité de graines et du nombre de flacons à semer. Avec des flacons de 8*11 cm de surface, j’utilise +/- 1 ml d’eau par flacon. Répéter les étapes 9 et 10 pour chaque seringue. Une fois l’eau stérile aspirée dans la seringue, la stérilisation s’arrête, et les graines peuvent rester dans l’eau stérile pendant le temps qu’il faudra pour arrêter la stérilisation de toutes les autres seringues.
 
 
 
 
11°) replacer le capuchon sur l’aiguille, pour dévisser cette dernière de l’embout luer lock en tournant dans le sens anti horloger.
 
 
 
12°) d’une main, soulever le coin du couvercle du flacon à ensemencer, et de l’autre, éjecter le volume approximatif souhaité de suspension de graines stérilisées, sur la gélose. Refermer, incuber, brûler des cierges anti-contamination.


 
Il arrive que des graines restent coincées dans le « bouchon » de coton lors du retrait de l’aiguille juste avant de semer. Si la quantité ainsi perdue est jugée trop importante, on peut retirer le coton avec des pincettes stériles, et rincer ce « bouchon » dans le liquide qui a été transféré dans un des flacons de semis. Cette manipulation augmente le risque de contamination, mais permet parfois de sauver des graines très fines, rares et précieuses, comme dans le cas des semis de Lepanthes.

 
 

Après avoir vidé les 10 seringues, les rincer en aspirant de la solution stérilisante, remplacer les éventuels bouchons de coton qu’on a du retirer pour en rincer les graines, ou qui se sont révélés tellement trop tassés qu’ils rendent la manip pénible. On peut recommencer à semer une seconde série de 10 lots de graines immédiatement, ou stocker els seringues ainsi rincées dans une boite à l’abri des poussières jusqu’à la prochaine séance. Il n’est pas inutile de stériliser (chaleur) le lot de seringues de temps en temps avant de recommencer à semer. Il faut également les remplacer de temps en temps, car le bout du piston (en caoutchouc) se laisser aller avec le temps et a tendance à se décrocher pour un rien.
Avant la première utilisation de seringues neuves, il est aussi utile d’essuyer convenablement l’embout du piston et l’intérieur du corps de la seringue, avec un papier essuie-tout (s’aider d’une pincette), car la plupart des modèles sont venus stériles et lubrifiés avec un silicone qui a tendance à engluer les premiers lots de semences si on ne prend pas la précaution de l’éliminer avant utilisation.